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Avis du
24/08/2020
PRR - Projet plan de relance et de redéploiement de la Région de Bruxelles-Capitale face à la crise du COVID-19
Conclusion

La Commission mesure la gravité de la situation, autant la crise sanitaire que les effets négatifs sur l’économie et sur les liens sociaux. Elle comprend donc l’urgence et la tendance à redémarrer aussi vite que possible les anciennes structures et dynamiques. Mais elle pense que vouloir remettre en état toute la société pré-Covid dans l’urgence sous-estime la profondeur de la crise, la nécessité de maintenir une vigilance sanitaire et les coûts pour les budgets publics. En outre, la crise sanitaire a mis en lumière des déficits de notre système en termes de logements, de distribution des espaces publics et verts, d’accès aux services et équipements nécessaires au confinement, etc.

Il s’agit de pouvoir répondre aux challenges qui se dressent devant nous avec notamment, « la manière dont il faut faire évoluer la ville dans l’incertitude » et spécialement là où la propagation menace le lien social : les quartiers populaires surtout, les évènements culturels (oubliés ?), les rencontres de famille ou d’amis.

Il faut être conscient que si l’enjeu du plan de relance devra être de s’adapter, il faudra garder à l’esprit qu’il ne s’agira en réalité pas d’une relance mais bien d’un accompagnement dans la transition.

Tout cela amène la Commission à insister sur quelques éléments essentiels pour une bonne reprise :

  • La crise est une opportunité pour fonctionner autrement et inscrire les actions de manière transversale, au regard des différentes échelles du PRDD.
  • La reprise sera longue et doit donc être pensée dans la durée et en phases. Elle sera aussi dynamique : il y aurait des « vagues » tant au niveau sociétal et régional (lockdown, interdiction d’activités, …) qu’au niveau individuel (quarantaine).
  • Pour qu’elle réussisse, en plus d’une bonne politique du gouvernement, relayée par les administrations et d’une activation du secteur économique de l’entreprise, il faudra un soutien actif de la population, qui doit en même temps retrouver une confiance malgré le maintien de règles sanitaires. Il faudra également un soutien actif de l’associatif, de la société civile, du volontariat et du secteur culturel pour aider à restaurer les liens sociaux avec une solidarité accrue pour les plus démunis.
  • C’est pour cela que la Commission insiste pour que les mesures diverses de relance tiennent compte des éléments suivants ;
    • Une transversalité entre secteurs et activités.
    • Une collaboration active et transparente entre différents niveaux du pouvoir (Europe, fédéral, régions, communes, communautés) et administrations.
    • Une transversalité et une intégration de tous les plans existants et une attention spéciale pour éliminer les blocages et les lenteurs du fonctionnement actuel.
    • Une révision de l’ensemble des projets urbains déjà en chantier (et pas seulement les CRU et les CDQ) pour le cas échéant, les améliorer au regard des enjeux mis en exergue par la pandémie.
    • Une information à une voix, informative et mobilisatrice pour toute la population.
    • Une territorialisation des politiques selon les quatre échelles et les pôles prévus dans le PRDD.
    • Un investissement judicieux des moyens limités afin de renforcer les effets conjoints (p.ex. liquidités pour les commerces et pouvoir d’achat des pauvres) et de combiner les bénéficiaires et les effets sociaux de solidarité.
    • Un appel ciblé aux populations de se mobiliser dans leur quartier, aux organisations d’aider à la relance dans leur secteur, aux grands opérateurs de s’inscrire dans le projet de ville, etc.., afin de donner à chaque acteur un rôle dans la relance.
  • Tout cela devra être inscrit plus explicitement dans un cadre plus large : la RBC et sa métropole, Bruxelles comme capitale Européenne, Bruxelles comme petite ville monde très diverse et les réseaux des villes, la candidature comme Capitale de la Culture pour 2030, etc.

La Commission plaide pour une gouvernance avec une orientation claire et dynamique, une direction visible et active, mobilisant les moyens des départements et administrations, mais ouverte aux forces vives de la société et en favorisant les partenariats publics-privés et la mobilisation de la société civile.